samedi 26 février 2022

Les impacts du réchauffement climatique sur l’économie

 

Les impacts du réchauffement climatique sur l’économie

 

Le réchauffement climatique est un problème « éco ». « Eco » comme écologique, et aussi comme économique. En effet, la hausse des températures met à mal la croissance et l’emploi. Quels sont les enjeux économiques du réchauffement climatique ? Quel avenir pour notre bilan carbone ?

Réchauffement climatique et économie : une baisse du PIB

Selon le cabinet d’analyse Oxford Economics, un réchauffement climatique de 3 °C d’ici 2100 pourrait se traduire par une baisse du PIB mondial de 21 %. Un scénario bien inquiétant pour l’économie mondiale. Et cela risque d’être encore plus compliqué pour les pays en développement. Ainsi, les expert.es d’Oxford Economics soulignent que le PIB de l’Inde pourrait subir une baisse de 90% à horizon 2100.

Le phénomène de hausse des températures risque donc d’’aggraver les inégalités à l’échelle de la planète. Comment expliquer cela ? Simplement car des pans entiers de l’économie seront mis à mal. En effet, la plupart des secteurs économiques risquent d’être touchés par le réchauffement climatique. Tourisme, pêche, industrie agroalimentaire, santé, sport, etc. verront leurs activités impactées.

L’agriculture : secteur menacé par le réchauffement climatique

L’exemple de l’agriculture est frappant. Avec la hausse des températures, les terres arables perdent en humidité. Elles deviennent donc de plus en plus sèches et cela conduit à une désertification de certains espaces. C’est surtout le cas en Asie du Sud-Est et en Afrique. Cela oblige de nombreux agriculteurs et agricultrices à se déplacer. On les appelle « réfugiés climatiques ».

Et plus les températures montent, plus le problème prendra de l’ampleur. D’après les données de l’ONU, « Quelque 50 millions de personnes pourraient être déplacées au cours des 10 prochaines années en raison de la désertification. ». 

L’Europe ne sera pas non plus épargnée par les changements de météo. L’agriculture française, qui représente 2,8 % des emplois de l’Hexagone, en pâtira franchement. Comme l’explique le magazine Futura Sciences, le territoire métropolitain sera « coupé en deux ». La partie sud sera fortement impactée car elle devra faire face « à la fois des sécheresses, des canicules, une diminution de la période de végétalisation, une érosion des sols, des incendies, etc. ».

Cette diminution des rendements agricoles aura des conséquences sur d’autres secteurs. Dans l’Hexagone, on peut penser au tourisme lié à la vigne, à l’œnologie, à la sommellerie, à la restauration.

Lutte contre le réchauffement climatique : vecteur de croissance

Le réchauffement climatique apparaît comme négatif pour notre économie. Toutefois, essayons de ne pas broyer du noir en regardant du côté de la croissance verte. Selon la définition de l’OCDE, « la croissance verte signifie promouvoir la croissance économique et le développement tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de fournir les ressources et services environnementaux dont dépend notre bien-être ».

La croissance verte, c’est donc chercher à allier économie et écologie. Et il faut dire que ce cocktail fonctionne plutôt bien. Selon un rapport de 2018 de la Commission mondiale sur l’économie et le climat, engager un changement de modèle économique et vert pourrait représenter 26.000 milliards de dollars de gains économiques supplémentaires d’ici à 2030. Des gains économiques qui seront aussi vecteurs d’emploi. Cela pourrait créer 65 millions d’emplois supplémentaires dans le monde. Plutôt intéressant, non ?

Les énergies vertes : nouveau moteur de l’économie  

Et en fer de lance de la croissance verte : les énergies renouvelables. En effet, il convient d’abandonner les énergies fossiles. Selon le GIEC, elles représentent environ 75 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur Terre. Cette pollution se chiffre au niveau économique. L’OCDE estime qu’elle a engrangé une perte de 3000 milliards de dollars en 2015.

La transition énergétique est donc nécessaire pour notre économie. Comme le souligne Francesco La Camera, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (IRENA), « Faire progresser les énergies renouvelables est une opportunité pour atteindre les objectifs climatiques internationaux tout en stimulant la croissance économique, en créant des millions d’emplois et en améliorant le bien-être humain d’ici 2050 ». Et quand elle parle de croissance économie, l’IRENA ne plaisante pas. D’après elle, un investissement supplémentaire de 19 000 milliards de dollars pourrait se traduire par l’ajout de 98 000 milliards de dollars au PIB mondial d’ici 2050.

Et soutenir cette transition n’est pas difficile. Il suffit d’opter pour une offre d’électricité verte et de biométhane. C’est souvent moins cher que les offres d’énergie classique. De quoi faire d’une pierre trois coups : soutenir l’emploi mondial, réduire sa facture d’énergie et faire baisser son bilan carbone personnel.

 

vendredi 25 février 2022

Ce que les militaires peuvent enseigner aux managers

 

Prise de décision, cohésion des équipes, leadership, stratégie… Dans bien des domaines, les méthodes de l’armée peuvent inspirer l’action des dirigeants. Démonstration… exécution !

 Cet article est issu du magazine Management

 

Sa devise est : «Ils s’instruisent pour vaincre.» Bienvenue à la base de Saint-Cyr Coëtquidan, dans le Morbihan. Fondée par Napoléon il y a deux cents ans, cette prestigieuse institution forme les officiers de l’armée de terre. Mais pas seulement : depuis quelque temps, elle accueille aussi environ 2.000 cadres et étudiants par an pour des sta­ges de management. Ce qui intéresse en premier lieu ces stagiai­res en col blanc ? Le système militaire de leadership et d’enga­gement. «A l’armée, on apprend à commander», rappelle le colonel Cyril Barth, directeur de la Fondation Saint-Cyr. Mais pas d’autoritarisme borné : le cliché, véhiculé par les films ou les récits de service militaire, a vécu. «Ici, nous tâchons de susciter l’adhésion des troupes à un pro­jet, poursuit le colonel. Celui de défendre les couleurs de la France, quitte à aller risquer sa vie au Mali, par exem­ple.»

Certes, entre l’ambiance spartiate des régiments et l’univers feutré des bureaux, tout n’est pas transposable, et il serait absurde de vouloir diriger un service commercial comme un commando de parachutistes. Cependant, dans bien des domaines – prise de décision, motivation des troupes, entraide –, l’armée peut se révéler une source d’inspiration. Revue de détail.

Responsabiliser les hommes. «Contrairement à certaines entreprises qui traitent leurs employés comme des numéros, l’armée essaie de responsabiliser au maximum les personnes, même en bas de l’échelle», assure le capitaine de vaisseau Paul Massart, professeur à l’Ecole de guerre. Cela signifie d’abord leur faire confiance. «Com­mander consiste ­notamment à s’assurer que la mission a été rem­plie dans les conditions souhaitées, résume Patrick Desjardins, directeur des cours au Collège de défense de l’Otan, à Rome. L’officier en charge doit donc éviter au maximum d’interférer dans son exé­cution.» C’est en prenant de la hauteur vis-à-vis de l’action que le chef est efficace et crée l’adhésion de son groupe. En cherchant à se substituer à son collaborateur, il lui enverrait un message très négatif : je ne te fais pas confiance. Un précepte également valable en entreprise.

Ritualiser le retour d’expérience. Connaissez-vous le «retex» ? C’est l’acronyme de «retour d’expérien-ce». Dans l’armée, ce mode de débriefing vient ponctuer chaque opé­ration. Pour favoriser la cohésion, les militaires évitent de se concentrer uniquement sur leurs lacunes. Ils discutent des problèmes rencontrés, bien sûr, mais aussi de ce qui a fonc­tionné. Une méthode utile pour progresser et pour souder les trou­pes. «Dans le privé, souvent, on ne prend pas le temps d’opérer ce retour en arrière», pointe Jean-Louis Raynaud, officier de réserve et directeur de l’«advanced ma­na­ge­­ment programme» de l’Edhec, qui comporte une semaine embarquée sur un bâtiment de la Marine nationale pour découvrir les principes du management militaire. «Du coup, déplore-t-il, on a tendance à réinventer la roue à chaque nouveau projet, ce qui est contre-productif et générateur de stress.» La culture du débriefing a un autre avantage, celui d’éviter les rumeurs et les malentendus, puis­que tout est mis sur la table à cha­que séance. «La franchise est une forme de courage, assure le colonel Barth. A l’armée, on apprend à dire ce qu’on pense, à condition d’y mettre les formes et d’articuler un discours cohérent.» Certains cadres qui, de peur de blesser ou de se faire des ennemis, pré­fèrent laisser pourrir la situation y trouveront matière à méditer.

Faire preuve d’exemplarité. Face à un coup dur, le chef doit s’approprier l’événement et non chercher à s’en décharger en repassant le bébé à un adjoint. Cela requiert du courage et une solide capacité de discernement. Lors­qu’en 2008, pendant une démonstration militaire, un sous-officier du 3e RPIMa a tiré sur la foule après avoir chargé par erreur son arme avec des balles réelles, le colonel chef de corps a rapidement assumé la faute de son sergent en se déclarant publiquement responsable du drame. Une manière de conserver son capital confiance avec le reste de l’équipe. A défaut, en effet, il lui serait devenu impossible d’en obtenir le maximum. «Prendre ses responsabilités devant un obstacle et faire preuve d’exemplarité représentent des éléments de crédibilité énormes, souligne Patrick Desjardins. Et c’est également valable dans le monde civil.»

Cultiver la force du collectif. Dans l’armée, travailler en équipe est la condition du succès. «En opération de guerre, un soldat isolé est un soldat en danger de mort», rappelle le colonel Barth. Si leurs salariés sont rarement confron­tés aux périls de la mitraille, les entreprises accordent néanmoins une importance croissante au travail collaboratif : dans un monde de plus en plus interdépendant, lors­que chacun tire dans sa propre direction sans tenir compte des au­tres, la situation devient vite incontrôlable. Afin de développer l’esprit de corps de vos collaborateurs, proposez-leur de participer à des défis qui ne peuvent être relevés qu’en s’entraidant. C’est ce que fait la Fondation Saint-Cyr avec ses stagiaires. «En participant à nos mises en situation, franchissements de rivière ou construction de radeaux, les ca­dres hyperindividualistes qui travaillaient dans leur coin prennent conscience qu’on peut aller plus loin en groupe», déclare Romain de Bondy, directeur du centre de formation de la Fondation.

Partager l’information avant d’agir. Savoir prendre des décisions en situation de crise est l’une des marques de fabrique des militaires. Pour y arriver, ils apprennent à se poser les bonnes questions, à anticiper les scénarios et, surtout, à recueillir l’avis d’experts en amont. «Dans la plupart des cas, une décision militaire est le fruit d’un travail collectif», explique le colonel Barth. Mais pas question d’organiser un grand brainstorming désordonné. Pour se concerter, les militaires ont une méthode bien à eux : ils alternent des phases de réflexion et des phases de collaboration. D’abord, chacun se concentre sur sa spécialité, puis vient le temps de l’échange d’informations. «En se focalisant sur sa mission sans se préoccuper des autres, on est plus efficace, explique Paul Massart. Lorsque tout le monde se retrouve pour le briefing, les pièces du puzzle vont se compléter.»

Donner un sens à son travail. Dans l’armée, nul ne peut contester les décisions de sa hiérarchie sous peine de sanction. Cela ne dispense pas les responsables de leur donner un sens, bien au contraire. «Tout se joue en amont, explique Jean-Louis Raynaud, à l’Edhec. Il faut prendre le temps d’expliquer à ses troupes dans quel contexte elles vont œuvrer, le pourquoi des consignes et les objectifs visés.» Autre facteur indispensable à la bonne exécution des ordres, le sens de l’intérêt collectif. «Dans l’armée, la hiérarchie fait en sorte que chacun soit persuadé de jouer un rôle dans la réalisation d’un objectif commun», confirme Jean-Louis Raynaud. Sans les hommes de la logistique, par exemple, une offensive en plein désert est vouée à l’échec. «Les entreprises auraient intérêt à établir un processus de transparence rendant plus visible le rôle de chacun dans la chaîne de valeur», poursuit Jean-Louis Raynaud. Un bon moyen, selon lui, de susciter l’«engagement» des salariés.

Traiter un seul objectif à la fois. On trouve de nombreuses analogies entre la stratégie militaire et le marketing stratégique. Pour remporter un marché, une entreprise a souvent un adversaire à battre. L’un des principes développés dans l’armée, applicable dans le civil, est celui de la concentration des efforts sur un objectif précis à un moment précis. Dans un contexte de crise, les moyens manquent. Mieux vaut alors rassembler ses forces pour atteindre une cible ou un marché bien défini plutôt que de se disperser tous azimuts. L’objectif sera plus facilement atteint. Il s’agira ensuite de capitaliser sur cette première victoire pour attaquer d’autres territoires ou d’autres marchés.

Bruno Askenazi

 

mercredi 23 février 2022

QUE DÉSIGNE-T-ON SOUS LE VOCABLE DE GUERRE HYBRIDE ?

 INTRODUCTION


Le terme de 'guerre hybride' envahit les médias généralistes ou les débats télévisés.

1990 = guerre économique / 2000 = guerre asymétrique / 2022 = guerre hybride

En Ukraine, en Irak, au Sud-Liban, en Syrie.

Ce terme est appliqué de manière exclusive aux adversaires potentiels ou réels des forces armées occidentales ( les séparatistes ukrainiens, l' Etat Islamique, le Hezbollah libanais) = cela a une connotation dépréciative


Dès 2005 apparition de l expression hybrid war - officiers supérieurs des marines américains, en rapport à la situation en Irak - guérillas, phénomènes insurrectionnels d' une très grande complexité car problématiques imbriquées ( avant il était possible de les dissocier)

Problématiques technologiques (prolifération de nouvelles armes) comme Engins Explosifs Improvisés, contexte stratégique général (environnement et economique, présence des médias, cadre juridique de l intervention)


Au départ, la guerre hybride conflits irréguliers mais le concept tend à s'élargir. Effet de mode ? Quel est le caractère hybride d' un conflit ? Conflits, des normes de l hybridité et possibilité de voir leur évolution


  1. LES CARACTÉRISTIQUES DE LA GUERRE HYBRIDE


la guerre hybride est le résultat d' un processus d'évolution technologique

la cellule terroriste ou le loup solitaire armes et moyens de communication performants

en face les armées de métier doivent augmenter leur degre de preparation et leur niveau d équipement


la guerre hybride est la synthèse entre guerre régulière et irrégulière

dimension polymorphe - phénomène relativement nouveau


1.1 Information et miniaturisation, les préalables à la guerre hybride


1980 = industries militaires - électronique, informatique, communication, miniaturisation des composants

augmentation de puissance de feu, plus de précision, interconnexion des systèmes d armes


les petites formations ou un homme seul peut avoir les mêmes équipements que les forces armées les plus puissantes. cela a des conséquences tactiques et opérationnelles


Utilisation des armes légères - missiles guidés antichars ( Hezbollah, El, mouvements kurdes, syriens et irakiens) / systèmes de missiles sol air portables - tirs de roquette

systèmes de communication (portable, satellite, net ) GPS, drones légers, jumelles de vision nocturne, télescopes d' observation et de tire, matériels sportifs ( lunettes et aides a la visee)


transfert de compétence via le web des groupes paramilitaires, mobilite géographique, cycles de formation, montee en gamme des armees irregulieres (comme Hamas Palestinien)


1.2 La guerre hybride, phénomène nouveau ?


1.2.1 Un concept aussi ancien que la pratique de la guerre


guerre hybride = synthèse entre différentes formes de guerre

mix entre guerre régulière et guerre irrégulière


guerre régulière : conventionnelle, classique mode de guerre occidental, développement sans fin de la puissance de feu, tandem feu et mouvement (manoeuvre), distinctions entre espaces de guerre (le front) et les zones de paix (l'arrière), institutions militaires à l'autorité politique, droit de la guerre


guerre irrégulière : actions plus souples, plus nombreuses, formation de dimension réduite (embuscades, raids, sabotage, harcèlement) - guerilla - pas officiel, pas d' obligations juridiques


hybridité = phases de guerre conventionnelle alternées avec phases de guérillas.


Si la guerre hybride se définit comme la porosité du régulier et de l' irrégulier, alors elle désigne sans doute toutes les guerres, comme par exemple la Guerre du Vietnam.


1.2.1 Renouvellement tactique et intérêt en matière d' art opérationnel


Les différentes pratiques de la guerre hybride = la guerre couplée ( combiner forces régulières et éléments irréguliers - comme les guerres de colonisation ( combattants locaux + troupes de marine ou Legion Etrangere ) / aviation militaire .

Enduring Freedom Afghanistan 2001 ( combattants locaux, peu de militaires d occident)

les forces spéciales guident les frappes aériennes + coordination avec les parties alliées

soutien financier, logistique, search and destroy = guerre par procuration


dans les années 70, la techno-guérilla. Combat décentralisé - profondeur des lignes soviétiques - NOD Non Offensive Defense.

mis en pratique par le Hezbollah libanais face aux israéliens qui ont envahi le Sud Liban. = guerilla traditionnelle + emploi drones et systemes de haute technologie ( avant uniquement unités spéciales occidentales) - asymétrie financière


  1. PRATIQUES CONTEMPORAINES  DE LA GUERRE HYBRIDE


potentiel guerrier en hausse des mouvements et formations irrégulières. Transformations des conditions tactiques du combat - frontières brouillées entre le combat conventionnel réputé plus intense et technologiquement plus relevé, et le combat irrégulier, encore perçu il y a peu comme une forme de petite guerre. Un certain nombre de conflits contemporains sont hybrides.


2.1 Guerre hybride et acteurs armés non étatiques


hybridité - lors des conflits irréguliers quand acteurs armés non étatiques empruntent des technologies réservées aux forces régulières. Deux exemples emblématiques= 

Hezbollah (logique défensive) et l Etat Islamique (logique d' expansion territoriale et religieuse offensive)


El = registre de la guerre hybride - de 2012 a 2014 combats irreguliers - attentats-suicides .

VBIED - véhicules suicides transformés en EEI - Engins Explosifs Improvisés.  Politiques d' assassinats ciblés et ou massifs. 

Tactiques de Swarming difficiles à mettre en place (vitesse, coordination, endurance). Moyens simples et relativement accessibles (armement léger, véhicules légers de type pick-up équipés d' armes d' appui). Les actions sont brutales et soudaines en lançant ses colonnes motorisées à l' assaut des installations militaires et des villes de l' est de la Syrie et de l' ouest de l' Irak. Phases de concentration et de dispersions alternées. Saisie de materiels militaires des armees syriennes et irakiennes - irregularite et terrorisme de masse et guerre psychologique.


2.2 Guerre hybride et puissance étatique


La pratique de la guerre couplée ou de la guerre par procuration  - processus de l' hybridation - ou encore de la NOD (Non Offensive Défense) de l' OTAN  émanant de puissances étatiques disposant de forces armées régulières.


La crise ukrainienne - illustration des nouvelles formes que peut revêtir la guerre hybride. 

Dans la région du Donbass - appui militaire direct de la Russie. Les troupes de la Novorossia = forces impressionnantes. Semi-régulières de par leur organisation et leurs équipements, mais irrégulière  car statut d' acteur non reconnu par la communauté internationale. 

Plusieurs dizaines de milliers de combattants, quelques dizaines de chars, lance-roquettes multiples, des moyens de détection et de guidage, dispositifs de transmission, très bonne organisation logistique. Le potentiel militaire des séparatistes augmente car ont l' appui des forces armées spécialistes russes, de plus l'armée ukrainienne est assez peu redoutable et très fragilisée par les fractures politico-identitaires. Implication ex militaires russes - commandement, encadrement et soutien à la mise en œuvre d'équipements sophistiqués (artillerie, défense aérienne, réseaux de transmission, systèmes de santé) + volontaires ( Caucase, cosaques), ce qui constitue Novorossia. Selon l' OTAN l' implication de la Russie,nouvelle forme d' hybridité, au-delà de l' aspect militaire. Techniques de désinformation et de manipulation psychologique du Kremlin, pressions diplomatiques et économiques, refus de l'entrée de l' Ukraine dans l OTAN ( gesticulations militaires, initiatives prises au sein de l ONU ou d instances régionales…) - véritable guerre contre l' ukraine de manière indirecte et détournée. 

Mais pas impossible d' avoir des actions plus directes par les unités Spetsnaz ou tir d' artillerie depuis le sud du territoire de la Russie si évolution défavorable de la situation militaire des séparatistes. 

meme contexte que la guerre froide lorsqu' américains et soviétiques s' affrontaient indirectement et globalement. 

Cette guerre hybride inclut des activités non militaires à caractère stratégique. 


CONCLUSION


la guerre hybride n' est pas un processus nouveau. Condition sur la pratique de la guerre - dimension technologique inconnue des conflits qu' on appelait de basse intensité. Avec la mondialisation, technologie diffuse/ interconnexion des problématiques contemporaines, surmédiatisation, information en continue, uniformisation des valeurs et des opinions.


vendredi 18 février 2022

LES GUERRES DU CYBERESPACE

 INTRODUCTION


Les Cyberattaques de plus en plus nombreuses, de plus en plus sophistiquées. 

Le cyberespace est-il devenu un nouvel espace de batailles ?

Cyberespace = un ensemble de données numérisées constituant un univers d' information et un milieu de communication, liée à l' interconnexion mondiale des ordinateurs

1976 - première fois qu on parle de guerre de l information - specialiste chez Boeing

1993 - Cyberwar is arriving

30 ans plus tard, est-ce vrai ?

exemples d attaques des Chinois contre les Américains, l' allemagne, le royaume uni

La Russie attaque l estonie


Y a t il des risques de cyberguerre ? Quelle est la réalité de ce concept au-delà des très médiatisées cyberattaques ? Comment les Etats s' approprient ce nouvel art de la guerre ?


  1. GUERRES DU CYBERESPACE = UNE QUESTION COMPLEXE 


Terme médiatisé mais concept opaque car la menace est complexe, difficile à saisir. La réalité de la cyberguerre est mise en question, ainsi que son impact.


1.1 Un concept contradictoire et une réalité complexe

1.1.1 Un concept débattu 

controverses, concernant le concept de guerre du cyberespace.

La cyberguerre manque de clarté.

définition seulement militaire ou alors intégrée dans la guerre de l'information

malgré ces contradictions, le concept existe et mobilise de plus en plus d analyses

apparition au XXIème siècle, mot issu de la double révolution de l' information et des nouvelles technologies

par contre, avis différents sur la portée de la cyberguerre


1.1.2 Une réalité complexe 

Typologie des conflits :

  • Cyberconflits dits socio politiques : (déclenchés par des groupes militants comme les groupes antimondialistes ou anti guerre,lutte rapide via internet, piratage des sites web institutionnels d' Etats ou d'Entreprises

  • Cyberconflits dits ethno-religieux : prolongation dans le cyberespace de conflits réels comme au Kosovo, entre Israéliens et Palestiniens, Indiens et Pakistanais, Taiwanais et Chinois

Pirater les sites ennemis, création de site de propagande sur internet = arme peu chère et facile d utilisation


2.1 La cyberguerre n'a pas (encore) eu lieu

2.1.1 Des cyberattaques mais pas encore de cyberguerres

différence entre cyberattaques et cyberguerre

lors de cyberattaques des SI ( des serveurs informatiques) en particulier sont visés alors que s il s agissait d une cyberguerre ensemble des SI visées ( militaires et économiques du pays)


Une cyberattaque est une action volontaire, offensive ou malveillante menée au travers du cyberespace et destinée à provoquer un dommage (en disponibilité, intégrité, confidentialité) aux informations ou aux systèmes qui les traite pouvant ainsi nuire aux activités dont ils sont le support.


Exemples nombreux de cyberattaques :

  • prise de contrôle du système radar syrien en septembre 2006

  • attaque russe contre le système civil estonien en 2007

  • attaque du virus Stuxnet contre le programme nucléaire iranien, cible les centrifugeuses (événement comparable à la bombe atomique de 1945)

  • attaque de la France et ses institutions avant G20 en 2011

  • la Russie attaque le gouvernement georgien par deni de service ayant (DDos), le site du President georgien vise


Impossible de parler de cyberguerre car il n y a pas eu de morts d hommes


2.1 2 La cyberguerre, décisive ou non ?

Pour certains analystes, aujourd'hui pour gagner des guerres, vous devez d'abord gagner la guerre de l' information. Pour d' autres on ne coule pas des navires avec des informations. Une supériorité informationnelle ne constitue pas un préalable à la victoire


Une guerre confinée au cyberespace est improbable. Il faut aller sur le terrain, déployer des hommes, mener des opérations aériennes, des bombardements. pas le modèle de la guerre de demain, elle n' est pas décisive.


De plus, elle rencontre de nombreux obstacles. Systèmes de réseau bien protégés = attaques souvent des échecs quand pays très développés.

par contre, pays très pauvres, infrastructures militaires et technologiques faibles. Restent les pays intermédiaires - Europe Centrale, orientale, Asie, Amérique Latine


Autres limites : les hackers doivent agir en réseau pour être efficaces. Les services de contre-espionnage les identifient.


  1. MENACES CROISSANTES ET STRATÉGIES POUR LES CONTRER


2.1 Des menaces croissantes

2.1.1 Développement accéléré des cyberarmes


Course aux armements dans le domaine cyber, il y a des armes d'une complexité croissante. Les plus grandes puissances militaires mondiales ont un programme de cyberguerre avec des capacités offensives qui permettent de préparer les tactiques et les moyens, indispensables en cas de guerre future.

l' utilisation de virus est bénéfique pour l' agresseur = investissement financier inférieur par rapport aux armes conventionnelles / attaque opaque, difficile d' identifier l' agresseur


2.1.2 Des États et des acteurs non étatiques agressifs


Nombreux etats = politiques de cyberdéfense

adversaires = DAECH/ Russie revancharde

En Chine, le cyberespace est un domaine stratégique. Corps d'armée de 9600 hommes



Les forces de cyberdéfense sont de trois types =

  • forces militaires spéciales de guerre sur les réseaux

  • équipes de spécialistes du monde civil

  • entités extérieures au gouvernement

La Chine attaque fréquemment les Etats-Unis, stratégie du faible au plus fort, guerre asymétrique


Coopération entre la Chine, l'Iran et la Russie = véritable communauté d' informations et fake news. Très peu de cyberattaques contre ces pays.


Affaire Snowden aux Etats-Unis - cyberespace utilise - espionnage très étendu, y compris sur ses alliés proches. 


Également acteurs non étatiques, cyberstratégies complexes comme Al Qaida ou Daesh. Recrutement via internet de djihadistes, propagande, prosélytisme, moyen de communication


2.2 Différentes stratégies pour les contrer

2.2.1 Strategies etatiques


Grands Etats = stratégies de cyberdéfense comme les Etats-Unis

La prospérité des Etats-Unis au XXI ème siècle dépendrait de la cybersécurité.

Une crise des réseaux d' information perturberait gravement les marchés financiers, les systèmes bancaires, le contrôle aérien ou les services d' urgence. 

Les SCADA = système de supervision et de controle tres vulnerables

Création du National Information Protection Center + cyber commandement sous autorité du commandement de stratégie

Les Américains craignent des attaques de la part des Chinois et des Russes. Pour eux, le cyberespace est un vrai espace de bataille.


En France, création en 2009 de ANSSI - Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d'Information ). En matière de cyberdéfense, elle est chargée de détecter et de réagir au plus tôt en cas d' attaque informatique. Le COSSI - le Centre Opérationnel de la Sécurité des Systèmes d' Information créé en 2003 assure la mise en œuvre de l'autorité de lANSSI.

 La cyberdéfense est une priorité nationale, au sein de l'état-major des armées, un officier général chargé du cyber commandement du CALID - Centre Opérationnel de surveillance d' alerte et de détection du Ministère de la Défense.

les militaires engagés dans la cyberdéfense = quatrième armée


2.2.2 Coopération internationale


Centre d'excellence sur la cyberdéfense - base Talline

11 pays représentés de l UE + Etats-Unis


OTAN = exercice annuel cybercoalition, formation, entrainement et exercices - Cyberpolygone Otan


L'UE = PSDC = Politique de Sécurité et de Défense Commune - cadre de coopération avec les grands partenaires de l UE


Forum informel tous les six mois = France, GB, Espagne, Pays-Bas sur les questions de cyber défenses


question ? Faut- il mettre en place des accords internationaux pour limiter les cyberattaques via les Nations Unies ?


CONCLUSION


les hackers = les armes nucléaires du XXI ème siècle

les inquiétudes augmentent face aux cybermenaces ( surtout de la Chine)

Beaucoup de cyberattaques mais pas de cyberguerres mais il faut s ' y préparer,


Il faut aussi lutter contre la cybercriminalité qui est en hausse.


mercredi 16 février 2022

QUEL AVENIR POUR LA MONDIALISATION ?

 QUEL AVENIR POUR LA MONDIALISATION ?


  1. PAS D'ALTERNATIVE ?

TINA : There Is No Alternative

fameuse phrase de Margaret Thatcher, ancienne première ministre anglaise, qui disait qu' il n y avait pas d' alternative au marché, au capitalisme, et à la mondialisation.


  1. LES CONFLITS DE LA MONDIALISATION


2.1 Des conflits à dominante économique

lutte des classes 3.0

compétition déloyale

conflits en perdants et gagnants

conflits exploitation des ressources de la Terre


2.2 Le retour des nations

Avec ces différents conflits, la mondialisation est un agent de fragmentation des entités politiques.

hausse du nationalisme

patriotisme economique

le monde actuel = nombreuses situations explosives

(conflits israelo-palestinien, contentieux irano-americain, politique de la surenchere entre les Etats-Unis et la Coree du Nord) + menaces terroristes


2.3 Vers un choc des civilisations ?

affrontement mondial des civilisations

clash entre 7 ou 8 grandes civilisations 

civilisations confuceennes, occidentales, japonais, musulmane, hindoue, slave-orthodoxe, latino-americaine, africaine


augmentation de l islamisme = conflit entre l'Islam et l'Occident ( imbrication de conflits en interaction)


  1. LA MONDIALISATION EN DÉBAT


3.1 Une guerre idéologique


  • le globalisme de marche : vision néolibérale qui façonne les identités collectives et individuelles. Résistance des progressistes et des traditionnalistes

  • le globalisme de justice : vision alternative de la mondialisation - idéaliste - solidarité et justice

  • les globalismes religieux : mobilisation de communautés religieuses pour défendre des valeurs et croyances contre le sécularisme et le consumérisme


3.2 Une mondialisation jugée trop libérale

dénonciation d' une mondialisation économique

le collectivisme opposé à la liberalisme ne fonctionne plus depuis l' effondrement du bloc de l' est  - troisieme voie en matière de modèle économique, d'échelle et de gouvernance


le rejet de la mondialisation = cinq arguments 

1- le néolibéralisme produit des crises globales

2- la mondialisation néolibérale a généré de nouvelles injustices et disparités

3-la démocratie est essentielle pour résoudre des problèmes globaux

4-un autre monde est possible et requis de toute urgence

5-le pouvoir au peuple est non aux entreprises


3.3 La nébuleuse des alter


3 grandes familles d'altermondialistes

  • associations en réaction à la mondialisation libérale = WWF, FINANCE WATCH, …

  • organisations de la defense des interets des populations vulnérables = Amnesty International, Médecins sans frontières

  • organisations politiques et religieuses plus ou moins radicales (plutôt anti-mondialistes, partis populistes, Trump aux Etats-Unis)


  1. UNE AUTRE MONDIALISATION


4.1 Pour un autre mode de développement


Une interruption de la mondialisation n' est ni possible ni souhaitable mais possible de redéfinir le cadre de la mondialisation.

pour l' ONU le développement durable = alternative possible

régime de croissance indexé à la logique du vivant, croissance au service de l' homme et économe en ressources naturelles

replacer l'économie dans l environnement et subordonner l'économie à la vie de l'espèce humaine et des autres espèces

Par contre, pour les multinationales, le dvt durable est un outil marketing


4.2 Quelles politiques pour une autre mondialisation ?


Tentatives mensongères de greenwashing

utopie réaliste = s' attaquer aux effets pervers de la globalisation financière

redonner aux Etats la maîtrise des mouvements de capitaux / promouvoir le contrôle des capitaux / taxer les flux financiers internationaux / supprimer les produits financiers complexes et opaques / lutter contre les paradis fiscaux / réformer et démocratiser les institutions financières internationales


4.3 Pour une autre gouvernance 

déficit democratique - manque de légitimité et de représentabilité

absence de certains pays au Conseil de Sécurité de l ONU - suprématie du FMI et G20

impuissance de l Organisation Internationale du Travail (OIT)

dumping social, baisse des couts de production car baisse des coûts de la main-d'oeuvre


solution : economie solidaire / finance humaniste / microcrédit / commerce équitable / monnaies locales


  1. L'UE : PRÉFIGURATION RÉGIONALE ?


autre mondialisation = changement d échelle

echelle régionale contre le repli sur soi et le nationalisme, prend en compte les différences culturelles = par exemple l'Union Européenne


Les adjectifs et pronoms indéfinis