Les impacts du réchauffement
climatique sur l’économie
Le réchauffement climatique est un problème « éco ». « Eco » comme écologique, et aussi comme économique. En effet, la hausse des températures met à mal la croissance et l’emploi. Quels sont les enjeux économiques du réchauffement climatique ? Quel avenir pour notre bilan carbone ?
Réchauffement climatique et économie : une baisse du PIB
Selon le cabinet d’analyse Oxford
Economics, un réchauffement climatique de
3 °C d’ici 2100 pourrait se traduire par une baisse du PIB mondial de
21 %. Un scénario bien inquiétant pour l’économie
mondiale. Et cela risque d’être encore plus compliqué pour les pays en
développement. Ainsi, les expert.es d’Oxford Economics soulignent que le PIB
de l’Inde pourrait subir une baisse de 90% à horizon 2100.
Le phénomène de hausse des températures
risque donc d’’aggraver les inégalités à l’échelle de la planète. Comment
expliquer cela ? Simplement car des pans entiers de l’économie
seront mis à mal. En effet, la plupart des secteurs
économiques risquent d’être touchés par le réchauffement climatique. Tourisme,
pêche, industrie agroalimentaire, santé, sport, etc. verront leurs activités
impactées.
L’agriculture :
secteur menacé par le réchauffement climatique
L’exemple de l’agriculture est frappant. Avec la hausse des températures, les terres arables perdent en
humidité. Elles deviennent donc de plus en plus sèches et cela conduit à une désertification
de certains espaces. C’est surtout le cas en Asie du Sud-Est et
en Afrique. Cela oblige de nombreux agriculteurs et agricultrices à se
déplacer. On les appelle « réfugiés climatiques ».
Et plus les températures montent, plus le
problème prendra de l’ampleur. D’après les données de l’ONU, « Quelque
50 millions de personnes pourraient être déplacées au cours des 10 prochaines
années en raison de la désertification. ».
L’Europe ne sera pas non plus épargnée par
les changements de météo. L’agriculture française, qui
représente 2,8 % des emplois de l’Hexagone, en pâtira franchement.
Comme l’explique le magazine Futura Sciences, le territoire métropolitain sera « coupé
en deux ». La partie sud sera fortement impactée car elle
devra faire face « à la fois des sécheresses, des
canicules, une diminution de la période de végétalisation, une érosion des
sols, des incendies, etc. ».
Cette diminution des rendements
agricoles aura des conséquences sur d’autres secteurs. Dans
l’Hexagone, on peut penser au tourisme lié à la vigne, à l’œnologie, à la
sommellerie, à la restauration.
Lutte contre
le réchauffement climatique : vecteur de croissance
Le réchauffement climatique apparaît comme négatif pour notre économie. Toutefois, essayons de ne pas broyer du noir en regardant du côté de la croissance
verte. Selon la définition de l’OCDE, « la
croissance verte signifie promouvoir la croissance économique et le
développement tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de
fournir les ressources et services environnementaux dont dépend notre
bien-être ».
La croissance verte, c’est donc chercher à allier économie et
écologie. Et il faut dire que ce cocktail fonctionne
plutôt bien. Selon un rapport de 2018 de la Commission mondiale sur l’économie
et le climat, engager un changement de modèle
économique et vert pourrait représenter 26.000 milliards de dollars de gains
économiques supplémentaires d’ici à 2030. Des gains économiques
qui seront aussi vecteurs d’emploi. Cela pourrait créer
65 millions d’emplois supplémentaires dans le monde. Plutôt
intéressant, non ?
Les énergies vertes : nouveau moteur de l’économie
Et en fer de lance de la croissance
verte : les énergies renouvelables. En effet, il convient d’abandonner
les énergies fossiles. Selon le GIEC, elles représentent
environ 75 % des émissions de gaz à effet de serre (GES)
sur Terre. Cette pollution se chiffre au niveau économique.
L’OCDE estime qu’elle a engrangé une perte de 3000 milliards de
dollars en 2015.
La transition énergétique est donc
nécessaire pour notre économie. Comme le souligne Francesco La Camera,
directeur général de l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (IRENA), «
Faire progresser les énergies renouvelables est une opportunité pour atteindre
les objectifs climatiques internationaux tout en stimulant la croissance
économique, en créant des millions d’emplois et en améliorant le bien-être
humain d’ici 2050 ». Et quand elle parle de croissance
économie, l’IRENA ne plaisante pas. D’après elle, un investissement
supplémentaire de 19 000 milliards de dollars pourrait se traduire par l’ajout de
98 000 milliards de dollars au PIB mondial d’ici 2050.
Et soutenir cette transition n’est pas
difficile. Il suffit d’opter pour une offre
d’électricité verte et de biométhane. C’est souvent moins
cher que les offres d’énergie classique. De quoi faire d’une
pierre trois coups : soutenir l’emploi mondial, réduire sa facture
d’énergie et faire baisser son bilan carbone personnel.